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Podcast Éduquer votre IA à être humain | Force5

Podcast + Transcription • Durée : 12 minutes 54 secondes

📝 Note : Cette transcription est générée à partir de la discussion audio entre deux experts.

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Animateur : [00:00]

L'intelligence artificielle générative est absolument partout. Elle promet de révolutionner notre productivité, mais on fait face à un drôle de paradoxe. Oui. La plupart des textes qu'elle produit, on les reconnaît à des kilomètres. Tout à fait. C'est générique, c'est un peu plat, ça manque de personnalité. La vraie question, c'est donc comment on dépasse ça pour que l'IA écrive enfin avec une voix qui sonne humaine?

Animatrice : [00:26]

C'est exactement le défi. On a tous vu ces textes qui commencent par « Dans le paysage, en constante évolution de… » et on décroche tout de suite.

Animateur : [00:34]

Ah oui, instantanément.

Animatrice : [00:35]

Le problème, c'est pas la puissance de l'outil, mais vraiment la manière dont on s'en sert. On a tendance à lui donner des ordres un peu vagues et à espérer un résultat brillant, ce qui arrive, disons, rarement.

Animateur : [00:46]

C'est pour ça qu'on a décidé de se pencher sur une source qui va droit au but. C'est un article de blog très fouillé de la firme Force 5.

Animatrice : [00:53]

Force 5, oui.

Animateur : [00:54]

On prononce bien Force 5. L'article est intitulé « Éduquer votre IA à être humain ». L'idée, c'est vraiment de décortiquer leurs méthodes pour transformer ces outils, comme ChatGPT, Gemini ou Claude AI, en de véritables assistants de rédaction personnalisés.

Animatrice : [01:08]

Et c'est crucial de comprendre que ça ne s'adresse pas juste aux équipes marketing ou aux rédacteurs.

Animateur : [01:13]

Non, en effet.

Animatrice : [01:14]

Pour un dirigeant, la capacité de générer rapidement un courriel à son équipe, une note interne, qui reflète déjà sa voix, sa vision, c'est un gain de temps et d'impact qui est énorme. Ça devient un avantage stratégique.

Animateur : [01:26]

L'article met justement un nom sur ce problème de contenu générique, le AI Slop. C'est une expression assez imagée, je trouve. Oui. Pour décrire cette espèce de bouillie de contenu de basse qualité qui commence à inonder le Web. Et il faut annoncer que c'est un constat assez juste.

Animatrice : [01:42]

Pour savoir comment s'en sortir, il faut d'abord comprendre pourquoi ça arrive. Et l'article explique très bien le fonctionnement d'un grand modèle de langage, un LLM. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, un LLM ne pense pas. Non. C'est un moteur de probabilité. Sa seule mission, c'est de prédire le prochain mot le plus logique en se basant sur les milliards de textes qu'il a lus.

Animateur : [02:05]

Donc, en gros, c'est pas un penseur, c'est un imitateur de génie qui a lu tout Internet.

Animatrice : [02:09]

Exactement.

Animateur : [02:09]

Quand on lui donne une instruction, on fait juste pointer une région de son immense carte de connaissance et on lui dit « Hey, concentre-toi ici ».

Animatrice : [02:16]

C'est tout à fait ça. L'analogie de l'article est excellente. On ne peut pas changer le moteur de la voiture, mais on peut donner des ordres extrêmement précis à l'interface de conduite pour qu'elle le guide différemment. D'accord. Le pouvoir, il n'est pas dans la reprogrammation du modèle. C'est impossible pour l'utilisateur. Il est dans notre capacité à le contraindre avec des règles de style très claires. On devient un peu le réalisateur qui dirige un acteur très talentueux, mais qui a besoin d'un script précis. D'accord.

Animateur : [02:46]

Alors, entrons dans le vif du sujet. Quelle est cette fameuse direction d'acteur? La solution de base que propose Force 5, c'est une instruction maîtresse, une sorte de manifeste qu'on donne à l'IA.

Animatrice : [02:55]

Oui, pour la sortir de sa zone de confort générique.

Animateur : [02:58]

C'est ça.

Animatrice : [02:59]

C'est une instruction qui est très détaillée et qui s'articule autour de trois piliers. Le premier est sans doute le plus simple à appliquer, mais son effet est immédiat. Briser le rythme monotone de l'IA. L'article appelle ça le « burstiness ».

Animateur : [03:14]

Le « burstiness ».

Animatrice : [03:16]

L'idée, c'est de forcer la machine à écrire comme un humain respire, avec des phrases courtes, directes, percutantes, puis des longues réflexions plus complexes. On demande explicitement d'alterner des phrases de 5 à 10 mots avec d'autres de plus de 35 mots.

Animateur : [03:32]

C'est drôle, ça me fait penser aux conseils qu'on donne pour des présentations orales, varier le rythme pour garder l'attention.

Animatrice : [03:37]

C'est aussi applicable à une machine. Et ça s'applique aussi à la structure des paragraphes, à l'usage de la ponctuation, des tirets, des parenthèses. Ça ajoute une texture humaine. Le deuxième pilier, c'est l'authenticité et la voix que l'article associe au concept de perplexité. Ici, on demande à l'IA d'adopter un point de vue, d'utiliser le « je » ou le « nous ». On l'encourage aussi à admettre des nuances, à utiliser des expressions comme « en fait » ou « pour être honnête ».

Animateur : [04:06]

Ce qui est fascinant là-dedans, c'est ce concept d'asymétrie argumentative que l'article mentionne. C'est complètement contre-intuitif pour une machine qui est conçue pour être neutre, exhaustive. Exact. On lui demande d'avoir des opinions en quelque sorte, de choisir ses priorités.

Animatrice : [04:20]

Ses batailles. C'est le cœur du sujet. Un humain ne donne pas le même poids à tous ses arguments. Il en développe certains, il en effleure d'autres. Forcer l'IA à faire ça la rend instantanément plus crédible. D'accord. Et le troisième pilier, la connexion émotionnelle, vient lier le tout. Utiliser des anecdotes, des analogies qui ne sont pas des clichés et s'adresser directement au lecteur. C'est ça qui transforme un texte informatif en un message qui résonne vraiment.

Animateur : [04:51]

Et pour aider à mettre tout ça en pratique, l'article propose une section vraiment utile. La liste des tics d'IA à bannir. Pour un dirigeant pressé, c'est peut-être l'outil le plus fin, le plus direct.

Animatrice : [05:02]

Absolument. C'est une liste de drapeaux rouges. On y trouve les phrases d'introduction vide comme « plonger dans » ou « au cœur de ». Dès qu'on voit ça, on sait que c'est une IA en pilote automatique.

Animateur : [05:13]

Il y a aussi les adjectifs creux.

Animatrice : [05:19]

Des calories vides pour l'esprit. Ces mots ont été tellement utilisés qu'ils ne signifient plus rien. Les bannir, ça force l'IA à être plus spécifique, à décrire pourquoi quelque chose est innovant.

Animateur : [05:33]

Au lieu de juste le dire.

Animatrice : [05:35]

Exactement. Et enfin, il faut éliminer le langage de couverture. Ces phrases qui évitent de prendre position. Certains pourraient dire que... Il est important de noter que... Une voix humaine, c'est une voix qui s'engage.

Animateur : [05:49]

L'exemple du courriel dans l'article pour illustrer ça est frappant. La différence entre le avant et le après, c'est le jour et la nuit.

Animatrice : [05:57]

On peut en lire des extraits. La version générique, la version 1, a pour objet. Nouveau cours le 7 novembre, l'art du prompting. Oui. Le texte commence avec « Les outils d'intelligence artificielle comme ChatGPT ont transformé notre façon de rédiger. Pourtant, obtenir un texte au ton naturel, fluide et humain reste un véritable art. »

Animateur : [06:20]

C'est correct, mais c'est froid, corporatif.

Animatrice : [06:23]

On sent la machine. Et la version 2, la version humanisée.

Animateur : [06:28]

L'objet devient une question qui interpelle. Et si vos textes écrits avec l'IA, ce n'est pas vraiment humain?

Animatrice : [06:34]

Ah ! Déjà, on est ailleurs. Et le texte commence ainsi. Bonjour, on parle beaucoup de ChatGPT. Mais soyons honnêtes, la plupart des textes produits par ces outils manquent encore d'une chose essentielle. Une voix. Une vraie.

Animateur : [06:49]

On est complètement ailleurs, en effet. La deuxième version nous parle. Elle utilise « on », elle admet une faiblesse avec « soyons honnêtes ». On a l'impression que quelqu'un nous parle, pas qu'une machine nous vend quelque chose.

Animatrice : [07:00]

C'est la mise en pratique de tous les principes. Le rythme est cassé, la voix est personnelle, authentique, et ça crée une connexion immédiate. Ça ne ressemble plus à une publicité, mais au début d'une conversation.

Animateur : [07:12]

C'est très convaincant. Mais en vous écoutant, je me disais « c'est bien beau, mais c'est lourd. Personne ne va copier-coller un manifeste de 500 mots chaque fois qu'il veut une réponse. Ça doit s'automatiser, non? »

Animatrice : [07:22]

Bien sûr. Et c'est la prochaine étape logique que l'article détaille. On passe de l'instruction ponctuelle à un système permanent. C'est là qu'on utilise les fonctionnalités intégrées des plateformes. Les GEMS sur Gemini, les Custom Instructions de ChatGPT ou les Skills de Claude AI. On industrialise l'humanisation, si on veut.

Animateur : [07:43]

Et comment on structure cette instruction permanente pour qu'elle soit efficace?

Animatrice : [07:46]

L'article la décompose en trois parties. D'abord, le rôle. Le qui. Oui. On définit une persona précise pour l'IA. Pas juste un assistant, mais par exemple, tu es un expert en rédaction stratégique pour C-Levels. Ton ton est direct, informé, mais accessible.

Animateur : [08:03]

Ça lui donne un cadre, une identité à incarner.

Animatrice : [08:07]

Exactement. Ensuite, il y a le comment. C'est la section des instructions. On y met toutes les règles de style qu'on a vues. Le burstiness, la voix, les tics à bannir, mais aussi des éléments pratiques comme le public cible ou le format de sortie désiré, par exemple.

Animateur : [08:21]

Et la troisième partie, elle me semble la plus stratégique pour notre auditoire.

Animatrice : [08:25]

Sans aucun doute. C'est les connaissances. Le quoi. L'article utilise le terme de « grounding » qui signifie « ancrer les réponses de l'IA dans la réalité de l'entreprise ». C'est là qu'on téléverse le contenu de base. Le guide de style de la marque, les rapports annuels, les politiques internes.

Animateur : [08:43]

Ah, d'accord. Et là, l'IA cesse d'être un simple expert du Web pour devenir un expert de notre entreprise. Sa pertinence doit augmenter de façon exponentielle.

Animatrice : [08:52]

C'est ça. Le changement de paradigme. Ses réponses deviennent non seulement bien écrites, mais aussi contextuellement justes et alignées avec la stratégie de l'entreprise.

Animateur : [09:01]

L'article va même encore plus loin avec une dernière étape de personnalisation, celle qui permet à l'IA d'écrire non seulement de façon humaine, mais d'écrire avec notre voix.

Animatrice : [09:10]

C'est l'étape ultime. Et la méthode est d'une simplicité redoutable. On rassemble une dizaine de textes qu'on a personnellement écrits, des courriels, des mémos, des articles qu'on trouve réussis. Oui. On les donne à l'IA avec une instruction comme celle-ci que je cite de l'article. Oui. Voici des exemples de textes que j'ai écrits. Lis-les et ajuste l'instruction maîtresse pour qu'elle reproduise mon style personnel, mes tics de langage et mon style d'humour.

Animateur : [09:38]

Attendez. Donc, l'IA ne fait pas que suivre des règles. Elle peut faire une analyse stylistique de mes propres textes pour ensuite créer des instructions sur mesure pour elle-même.

Animatrice : [09:49]

C'est une boucle de rétroaction.

Animateur : [09:51]

Ça, c'est vraiment puissant.

Animatrice : [09:52]

C'est là que l'outil devient un véritable double numérique. L'IA apprend à imiter notre cadence, nos expressions favorites, notre façon de structurer un argument. Elle ne se contente plus d'être humaine. Elle commence à être nous.

Animateur : [10:05]

C'est fascinant d'un point de vue technologique. Mais concrètement, pour un dirigeant qui jongle avec cent dossiers, est-ce que l'investissement en temps pour éduquer son IA est vraiment rentable?

Animatrice : [10:15]

Le point de bascule arrive très vite. La conclusion de l'article est très claire. Le gain de temps majeur n'est pas dans la rédaction du premier jet. Il se situe dans la réduction massive du temps de révision.

Animateur : [10:27]

Ah, d'accord.

Animatrice : [10:28]

Quand l'IA produit un texte qui sonne déjà à 80 ou 90 % comme ce que vous auriez écrit, le travail de correction devient minime. L'auteur utilise une analogie parfaite. C'est la différence entre polir un diamant brut et sculpter une pierre à partir de zéro.

Animateur : [10:43]

Ce qui nous ramène à la question de la responsabilité. Même avec un diamant presque parfait, il y a toujours un travail final de l'artisan.

Animatrice : [10:49]

Et c'est la mise en garde finale et non négociable de l'auteur. L'IA, aussi bien éduquée soit-elle, reste un outil. La responsabilité du contenu final demeure 100 % humaine. La règle d'or est simple. Ne jamais envoyer ou publier un texte sans l'avoir soigneusement relu. C'est la base. Le but, ce n'est pas de remplacer le jugement humain, mais de le libérer. De nous permettre de nous concentrer sur la stratégie, la nuance, le message de fond, plutôt que sur la forme.

Animateur : [11:19]

Pour résumer, l'approche de Force 5, c'est un plan de match complet. On passe du statut d'utilisateur passif d'IA à celui d'éducateur actif de son propre assistant. Le résultat, c'est un outil de communication plus puissant, plus authentique et au final beaucoup plus efficace.

Animatrice : [11:34]

Et ça ouvre la porte à une réflexion encore plus large, qui va au-delà de l'article. On a parlé de l'individu qui entraîne son IA personnel pour qu'elle adopte sa voix. Mais quelle est la prochaine étape? Qu'est-ce qui se passe lorsqu'une équipe de direction ou même une entreprise entière s'entendent sur une instruction maîtresse partagée? Une IA qui parlerait la voix de la marque, alignée sur ses valeurs. Quelles seraient les implications pour la cohérence et la force de l'identité d'entreprise à l'ère de l'IA? Le véritable avantage concurrentiel se situe peut-être là.

Animateur : [12:28]

Pour ceux et celles qui voudraient creuser le sujet, le site de Force 5 est une excellente ressource. On y trouve des articles de blog comme celui-ci, des foires aux questions et même des études de cas sur des transformations numériques. L'adresse, c'est le https://force5.ca.

Animatrice : [12:30]

C'est une mine d'or pour les gestionnaires.

Animateur : [12:32]

C'est une mine d'or pour les gestionnaires. Ça soulève une dernière question pour moi. Si on devient tous des experts pour entraîner nos IA à nous imiter parfaitement, est-ce qu'on ne risque pas de figer notre propre style, de devenir une version un peu prévisible de nous-mêmes?

Animatrice : [12:44]

C'est le grand paradoxe. En voulant rendre la machine plus humaine, on risque peut-être de rendre notre propre expression un peu moins spontanée. C'est certainement une réflexion à avoir.

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